Hardy, Claude (avocat, mathématicien, 1604-1678)

Personne
 
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Personne physique  
Hardy, Claude  
Claude Hardy  
1604  
1678  
17e s.  
Homme(s)  
   

Hardy (Claude)  

BMF - Bibliothèques médiévales de France

   

Né vers 1604 au Mans, Claude Hardy fut avocat, mathématicien et connaisseur de langues orientales. À partir de l'année 1626, il fut parmi les conseillers du Roi (auprès de la cour de justice) au Châtelet. Il fera partie de l'Academia Parisiensis, cercle de mathématiciens érudits sous la férule de Marin Mersenne. On peut mentionner dans la vie de Claude Hardy un événement d'une certaine importance pour l'histoire des bibliothèques françaises : en 1672, Hardy fut engagé avec Melchisédek Thévenot (orientaliste, écrivain de curiosités, et futur bibliothécaire du Roi) pour rédiger l'inventaire et la prisée des manuscrits du chancelier Séguier[1]. L'inventaire, en deux volumes, correspond à deux manuscrits du fonds latin de la BnF : lat. 11877 et 11878. Ils ont servi de base pour l'édition publiée quatorze ans plus tard[2]. Claude Hardy mourut en avril 1678 à Paris[3]. Après son décès, fut rédigé un inventaire de ses biens, comprenant livres imprimés et manuscrits. La documentation relative à sa succession est conservée aux Archives Nationales, Minutier central, étude XXXV, liasse 328. Au nom des héritiers Hardy, le notaire Boindin chargea deux marchands libraires, Charles de Sercy et Thomas Moette, de s'occuper de l'inventaire et de la prisée des livres (imprimés et manuscrits) ayant appartenu à Claude Hardy. C'était le 7 juin 1678[4]. À la fin du mois, le 30 juin 1678, les deux libraires terminèrent leur tâche et remirent l'inventaire rédigé aux notaires[5]. Pour ce qui concerne les manuscrits, nous sommes renseignés sur le fait que 304 manuscrits et un groupe de paquets contenant 156 autres manuscrits (soit un total de 460 manuscrits) ont été inventoriés et prisés avec la collaboration de Melchisédek Thévenot[6]. Pour ce qui concerne les volumes en général, Rosset[7] estime que leur somme atteint les 17567 unités, « plus encore que n'en comprenait la bibliothèque du Roi lorsque Colbert la prit en charge quelque quinze années auparavant »[8]. Néanmoins, les listes de livres (imprimés et manuscrits) ayant appartenu à Claude Hardy ne sont pas toutes conservées aux Archives Nationales de Paris. On les trouve toujours à Paris, mais à la Bibliothèque nationale de France (voir la liste ci-dessous), parmi les papiers d'Étienne Baluze et les papiers de gestion de la bibliothèque de Jean-Baptiste Colbert. En effet, à sa mort, la bibliothèque de Hardy devient l'objet de l'attention de divers bibliophiles. Toutefois, c'est Étienne Baluze, le savant bibliothécaire de Jean-Baptiste Colbert, qui réussit à s'approprier la plus grande partie de la collection de Hardy. Seulement deux semaines après la rédaction de l'inventaire[9], Baluze commença à acheter « à l'inventaire de feu Monsieur Hardy » livres et manuscrits pour la bibliothèque de Colbert. En n'ayant à sa disposition que la somme de 3000 livres pour l'année entière, Baluze n'hésita pas à en dépenser presque la moitié seulement pour l'acquisition de la bibliothèque de Hardy. Il commença le 14 juillet 1678 avec 443 manuscrits et 893 livres imprimés[10], pour poursuivre les jours suivants jusqu'à la mi-août, en achetant encore un millier de volumes imprimés[11]. L'année suivante, en mettant en ordre les comptes de 1678 pour la bibliothèque de « Monseigneur » (Colbert), Baluze se rendit compte qu'il avait dépensé 4610 ll. 18 s. 6 d. alors qu'il ne disposait que de 3000 ll. mis à sa disposition par le ministre. Il écrivit alors une lettre à Colbert (8 avril 1679), où il expliquait l'excès de dépense pour l'année 1678 : « Je me donne l'honeur d'envoyer à Monseigneur le compte des despenses faites pour la bibliotheque pendant l'année derniere, montant à la somme de 4610 ll. 18 s. 6 d. Elles ont excedé la somme que Monseigneur avoit resolu d'y employer par la rencontre de plusieurs ventes de bibliotheques, principalement de celle de feu M.r Hardy, où il a esté employé tant pour les manuscrits que pour les imprimés la somme de 1212 ll. 18 s. 6 d. »[12]. De façon libérale, Colbert accorda la somme manquante pour remettre les comptes en règle. La destinée de la collection de Hardy (surtout pour ce qui concerne les manuscrits), après l'acquisition opérée par Baluze, s'unit à celle de la bibliothèque Colbertine, qui rentra dans la bibliothèque du Roi en 1732[13].
Liste des inventaires et catalogues concernant la bibliothèque de Claude Hardy
Manuscrits:
A) Paris, BnF, lat. 9363, ff. 137r-144r : « Manuscriptorum Bibliothecae Hardianae Catalogus ». Premier inventaire des mss et comportant des cotes.
B) Paris, BnF, lat. 9363, ff. 145r-148v : « Catalogue des mss achetés à l'inventaire de feu M. Hardy, le 14 juillet 1675 ». La datation est erronée. Inventaire des mss occidentaux.
C) Paris, BnF, lat. 9363, f. 151r-v : « Manuscrits hébreux achetés de la bibliothèque de feu M. Hardy ». Inventaire des mss hébreux, non daté.
D) Inventaire des mss grecs (?). Une possibilité pourrait être Paris, BnF, lat. 9363, f. 190r-v : « Catalogue des manuscrits grecs arrivés dans la bibliothèque de Monseigneur [Colbert], le 16 septembre 1676 ».
E) Inventaire des mss orientaux (?). Plusieurs possibilités à vérifier : Paris, BnF, lat. 9363, ff. 152r-153r (7 mss arabes) ; f. 155r-v (7 mss turcs et 2 persans) ; f. 156r-v (7 mss turcs et 2 persans), c'est une copie du f. 155r-v ; f. 157r-v (8 mss, le dernier en deux volumes, turcs et persans) ; f. 159r (2 mss turcs ou arabes) ; ff. 327r-332r (327r-328r = 14 manuscrits persans ; 328r-332r = 37 livres turcs manuscrits) ; ou encore Paris, BnF, lat. 9364, ff. 158r-161v (59 manuscrits arabes) + f. 162r-v (un manuscrit syriaque)[14].
Livres imprimés:
F) Paris, Archives nationales (CARAN), Minutier central, étude
XXXV, liasse 328 [ff. 22r-51v] : « Inventaire et prisée des livres de la bibliothèque de feu Monsieur Hardy, conseiller du Roy sousdoyen de l'ancien Chastelet de Paris, faict par nous Charles de Sercy à Thomas Moiëtte marchands libraires, à Paris le 7e juin 1678 ».
G) Paris, BnF, Baluze 100, ff. 121r-134r : « Livres achetés à l'inventaire de feu M. Hardy conseiller au Chastellet, le 14 juillet et ensuivans 1678 ».
H) Paris, BnF, lat. 9363, ff. 313r-319v : « Livres achetés à l'inventaire de feu M. Hardy conseiller au Castellet, le 14 juillet 1678 ».
I)
Paris, BnF, lat. 9363, f. 320r-v : achat supplémentaire à celui du 14 juillet 1678.
J)
Paris, BnF, lat. 9363, ff. 321r-326r : « Livres achetés à l'inventaire de feu M. Hardy conseiller au Chastellet, les 14, 15, et 17 aoust 1678 ».
Bibliographie :
Briquel-Chatonnet, F. « Un ex-libris autographe du savant orientaliste Claude Hardy », Scriptorium, 40.1 (1986), p. 120-122 et planche 8.
Delisle, L. Le cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale, 3 vol., Imprimerie impériale, Paris, 1868-1881.
Hauréau, B. Histoire littéraire du Maine, 2 vol., J. Lanier, Paris, 1852.
Martin, H.-J. Livre, pouvoirs et société à Paris au XVIIe siècle (1598-1701), 2 vol., Droz, Genève, 1999.

Richard, F. « Introduction », Catalogue des manuscrits persans. Tom. 1 : Ancien fonds, BnF, Paris, 1989.
Rosset, P. « Les conseillers au Châtelet de Paris à la fin du XVIIe siècle, étude d'histoire sociale », Paris et l'Île-de-France, 23-24 (1972-1973), p. 145-197.
[1] Y. Nexon, « La bibliothèque du chancelier Séguier », dans Histoire des bibliothèques françaises, t. II, p. 147-155.
[2] Catalogue des manuscrits de la bibliothèque du défunt Monseigneur le Chancelier Séguier,
Paris : chez François Le Cointe, 1686. Une autre édition parut à Paris, chez Horthemels, la même année.
[3] Selon Michaud (Biographie universelle ancienne et moderne), Hardy mourut le 3 avril ; selon Hauréau (B. Hauréau, Histoire littéraire du Maine, J. Lanier, Paris, 1852, t. II, p. 110-113), il mourut le 5 avril. Hauréau réprend la notice de Adrien Baillet, Vie de Monsieur Descartes, Horthemels, Paris, 1691, t. II, p. 365.
[4] Paris, Archives Nationales (CARAN), Minutier central, étude XXXV, liasse 328, f. 8v.
[5] Paris, Archives Nationales (CARAN), Minutier central, étude XXXV, liasse 328, f. 51v.
[6] Paris, Archives Nationales (CARAN), Minutier central, étude XXXV, liasse 328, f. 51r.
[7] P. Rosset, « Les conseillers au Châtelet de Paris à la fin du XVIIe siècle, étude d'histoire sociale », Paris et l'Île-de-France, 23-24 (1972-1973), p. 145-197, en part. p. 166-197.
[8] Ibidem, p. 181.9] Officiellement le délai d'attente par Baluze dura moins d'une semaine : les héritiers de Hardy et les notaires paraphèrent l'inventaire des livres et manuscrits (reçu le 30 juin) le 8 juillet 1678 (cfr Paris, Archives nationales (CARAN), Minutier central, étude XXXV, liasse 328, f. 51v) et le 14 juillet 1678 Baluze commença à acheter les livres de Hardy pour la bibliothèque de Colbert.
[10] Cfr Paris, BnF, Baluze 100, f. 134r.
[11] J'ai compté 972 volumes dans les inventaires « H », « I », « J ».
[12] Paris, BnF, Baluze 100, f. 137r[13] Cfr D. Bloch, « La bibliothèque de Colbert », dans Histoire des bibliothèques françaises, Paris, 1988, vol. II, p. 157-179.
[14] La transcription du ms lat. 9364, ff. 158r-162v, a été publié par H. Omont, Mission archéologiques françaises en Orient aux XVIIe et XVIIIe siècles, Imprimerie nationale, Paris, 1902, t. II, p. 990-994.  
juriste / juriste aux parlements, cours, conseils / avocat  
   

mathématicien  
   

possesseur de livre(s)  
   

Q3191  

Collection

Type Notice Date Lieu Commentaire
a possédé
Collection de Claude Hardy
                 
Mahaut Cazals (24/06/2020 17:08)
Import BMF (26/09/2024 13:18)