Inventaire: Mantineia, Monastère de la Théotokos Gorgoepêkoos - 1752
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"Inventaire: Mantineia, Monastère de la Théotokos Gorgoepêkoos - 1752" dans la base RIMG (permalink : https://bibale.irht.cnrs.fr/RIMG.php/111324). Consultation du 23/11/2024.
1752/01/04
L'inventaire se trouve dans le ms.: Athêna, Ethnikê Bibliothêkê tês Hellados 1917, f. 244-244v. L’inventaire occupe le recto et le verso du f. 244 d’un codex en papier daté, au moins pour l’une de ses parties, du 17e s. Le manuscrit transmet des textes canoniques, notamment de Manuel Malaxos (f. 12-25), mais surtout une grande masse de documents liés au monastère de la Théotokos Gorgoepêkoos (Θεοτόκου Γοργοεπηκόου), près du village du nom de Tsipiana (ou Tzipiana), dans la région de Mantineia dans le Péloponnèse. Comme son titre l’indique, l’inventaire date du 4 janvier 1752 ; le texte s’étend sur une colonne et a été rédigé dans une écriture sensiblement plus cursive, à l’encre noire. Il est précédé d’une lettre, écrite de la même main, qui sert d’entrée en matière. L’auteur, vraisemblablement un moine du monastère qui demeure anonyme, déclare livrer à ces successeurs les biens tels qu’ils les a trouvés et les prie de les conserver intacts : παραδιδοῦσι ἄρα ὡς αὐτὰ ἀπὸ τῶν πρὸ ἡμῶν παρελάβομεν τοῖς μεθ’ἡμᾶς ἐντελλόμεθα (ἐπὶ θεῷ) μάρτυρι αὐτοῖς παρατηρεῖν αὐτὰ σῶα κ(αὶ) ἀλώβητα ἅπαντα ὡς καὐτοὶ παρέλαβον. La liste s’ouvre sur un ensemble d’objets liturgiques, recensés brièvement avec parfois mention de la matière. Il faut attendre le f. 244v pour trouver les livres. Comme dans l’inventaire du même monastère de l’année 1678, recensant les biens légués par Gabriel, le premier livre mentionné est un évangéliaire imprimé (διαμαγκάνου), dont la reliure est ornée de pierres précieuses (μὲ πετράδια). Les autres livres sont placés en fin de liste : la main anonyme recense une vingtaine de titres, décrits brièvement et souvent suivis d’un chiffre indiquant le nombre de volumes. Le relevé s’ouvre sur douze Ménées, qualifiés de καινούρια, neufs, qui viennent s’ajouter aux Ménées anciens (παλαιά), également au nombre de douze (ἕτερα παλαιὰ δώδεκα) et se poursuit avec d’autres livres liturgiques : παρακλητικαῖς δύο ; τριῳδια δύο καὶ ἕτερον ; πεντικοστάρια τρία ; τυπικόν ἕνα. On retrouve également quatre évangéliaires (εὐαγγέλια τέσσαρα), ainsi qu’un tétraévangile (τετραβ:). La collection ne se borne pas aux livres d’usage liturgique : si les auteurs byzantins sont peu représentés (on trouve une référence à Jean Climaque (Κλήμακας) et à Ephrem le Syrien (Εὐφρὲμ σῦρος), une place importante est concédée à la littérature post-byzantine. On y trouve des œuvres d’Agapios Landos, érudit crétois du XVIIe s. dont les écrits furent assez célèbres pendant l’occupation ottomane (SATHAS, 1868, p. 313-314 ; PETIT, 1899/1900 , p. 278-285 ; KAKOULIDÈS, 1967, p. 387-392) : deux exemplaires du recueil d’homélies appelé Kyriakodromion (κυριακοδρόμια 2), trois exemplaires du traité théologique Amartôlôn Sôtèria (ἁμαρτωλῶν σωτηρία 3), le Salut des pécheurs, qui jouit d’une grande popularité (PETIT, 1899/1900, p. 278), ainsi que trois exemplaires del’Eklogion (ἐκλόγιον ἕνα καὶ ἕτερον καὶ ἕτερον) avec des vies métaphrastiques traduites en grec vulgaire. À côté de ceux-ci, on trouve trois traités de Damascène le Stoudite (SATHAS, 1868, p. 152-153 ; MANOU, 1999 ; LITSAS, 2001, p. 247-258), dont le nom n’est pas explicité (Δαμασκ : δύο καὶ ἕτερος), une œuvre de Chrysanthe Notaras (Χρύσανθος) et une autre de Mêniatês (Μηνιάτης). Le titre ἱερὰ κατήχησις renvoie sans doute au traité d’Eugenios Voulgarês, représentant des Lumières grecques. À ces livres grecs, s’ajoutent deux livres arabes, contenant des chronographies (χρονογράφοι δύο ἀραβ.). Même si la matière n’est que très rarement précisée, on peut affirmer que la liste contient au moins un manuscrit, transmettant un synaxaire (συναξάριον), et qualifié de χειρόγραφον. Le relevé n’est pas dépourvu d’intérêt linguistique : la forme διαμαγκάνου, vraisemblablement διὰ μαγκάνου doit être mise en relation avec l’adjectif μαγκανιστόν, employé très probablement à propos du même évangéliaire dans l’inventaire de l’année 1678 (f. 4) : le mot μαγκάνι ou μάγκανο (du latin mangano) désigne ici vraisemblablement la presse d’imprimerie. Quoique plus pauvre en détail et en couleur, cet inventaire de l’année 1752 permet de se faire une idée de l’évolution du fonds de la bibliothèque du monastère de la Théotokos Gorgoepêkoos Tsipianôn. La confrontation avec la liste de 1678, qui recense les biens offerts par Gabriel, témoigne d’une bibliothèque vivante pendant un peu moins d’un siècle : le fonds continue à s’enrichir, avec, par exemple, des traités de Chrysanthe Notaras, de Mêniatês et d’Eugenios Voulgarês, sans pour autant subir de grosses pertes. Le don de Gabriel a vraisemblablement constitué le premier noyau de cette collection et a déterminé sa physionomie : malgré sa forte couleur liturgique, la bibliothèque comprenait aussi un bon nombre de traités théologiques post-byzantins.
Ἐνταῦθα ποιοῦμεν δηλ(αδὴ) σημειοῦμεν εἰς ἐνθύμησιν, τὰ ἐν τῷ ἱερῷ Μοναστηρίῳ εὑρισκόμενα σκεύη ἐκκλησιαστικὰ καὶ ἄλλα χρήσιμα, καὶ ἀναγκαῖα εἰς εὕρεσιν τῶν μεταγενεστέρων, πατέρων, ὅπως δεῖ ἔχειν μικρὰν σείραν (sic) τῶν προσκτωμένων καὶ ἀρχόμεθα ἐν πρώτης κανδήλια ἀσιμένια ἐνέα
Anna Lampadaridi (04/07/2024 15:55)
Cahal Taaffe (26/09/2024 15:16)