Inventaire: Constantinople, Iôannês Soutzos - 16e s.
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"Inventaire: Constantinople, Iôannês Soutzos - 16e s." dans la base RIMG (permalink : https://bibale.irht.cnrs.fr/RIMG.php/111274). Consultation du 23/11/2024.
L'inventaire se trouve dans le ms.: Wien, Österreichische Nationalbibliothek hist. gr. 98, ff. 16-18v. L’inventaire occupe les ff. 13-15v d’un codex en papier de la seconde moitié du 16e s. dont la datation ne fait pas l’unanimité parmi les chercheurs. Si dans son catalogue des manuscrits de la Bibliothèque Nationale de Vienne Hunger se contente de le dater de la seconde moitié du 16e s. (HUNGER, 1961, p. 107), Papazoglou propose une fourchette allant de 1565 à 1575 (PAPAZOGLOU, 1983, p. 70-72) et De Gregorio fait remonter la datation entre 1562 et 1564 (DE GREGORIO, 1996, p. 234-237) ; cette thèse fut contestée plus récemment par Lauxtermann qui proposa la période qui va de 1565 jusqu’en 1571 (LAUXTERMANN, 2013, p. 277). L’identification du copiste est plus consensuelle : le manuscrit est aujourd’hui reconnu, presque à l’unanimité (DE GREGORIO, 1996, p. 233-234 ; LAUXTERMANN, 2013, p. 277, contra PAPAZOGLOU, 1983, p. 74, qui en assigne une partie à Manuel Malaxos), comme provenant, dans son intégralité, de la main d’Ioannês Malaxos (RGK I, 170 ; RGK II, 226 ; RGK III, 282). Le codex s’ouvre avec un bref traité anonyme sur les antiquités de Constantinople qui est suivi par huit catalogues de bibliothèques en grec et un dernier rédigé en latin et copié par une main du 18e s. (HUNGER, 1961, p. 107). Le catalogue de la bibliothèque de Iôannês Soutzos est précédé par l’inventaire de livres de Iakôvos Marmaretos (ff. 13-15v : Τὰ βιβλία τοῦ ἐνδοξοτάτου ἄρχοντος κυροῦ Ἰακώβου τοῦ Μαρμαρέτου) et suivi de l’inventaire confectionné par un « grammatikos » (ff. 19v-31 : Τάδε ἑξῆς βιβλία ἐκ τοῦ καταλόγου παρὰ τοῦ γραμματικοῦ κατασκευασμένα). Il constitue le troisième inventaire transmis par ce recueil. Nos renseignements sur le personnage de Iôannês Soutzos à l’époque de la rédaction du présent inventaire sont pauvres. Nous savons qu’il habitait encore dans le quartier du Galata en 1579/80 et qu’il avait une activité de copiste. Il est lié à l’illustre famille phanariote des Soutzoi, qui posséda une riche collection dans les siècles suivants. Le sort de la bibliothèque privée de Iôannes Soutzos reste obscur (PAPAZOGLOU, 1983, p.147-148). Un seul codex provenant de sa collection, et en l’occurrence de sa propre main, a pu être identifié : il s’agit du ms. Trabzon, Monês Vazelônos, 22, aujourd’hui perdu, copié par Iôannês Soutzos en 1579/1580 (PAPADOPOULOS-KERAMEUS, 1886, p. 9). Vu que ce dernier est absent du présent recensement, l’année 1579/1580 constituerait un terminus ante quem pour sa rédaction. Il s’agit de la seule source dont on dispose sur la collection de livres de Iôannês Soutzos et le contexte dans lequel elle est transmise impose la prudence. Le caractère fictif du recueil, où l’on trouverait effectivement peut-être un peu de vrai, est généralement admis depuis Krumbacher qui y vit un faux, « eine absichtliche Fälschung » (KRUMBACHER, 1897, p. 509) ; en fait, il s’agit d’une série de faux inventaires écrits à l’honneur de Constantinople, visant à véhiculer l’image d’une ville où l’on trouverait encore au 16e s. une masse considérable de livres (LAUXTERMANN, 2013, p. 281). On décompte 24 livres, vraisemblablement tous des manuscrits, qualifiés de χαρτία, censés se trouver à la possession de Iôannes Soutzos vers le milieu du 16e s. Les volumes sont numérotés en chiffres grecs et cités par ordre croissant mais sans aucune logique interne. Les entrées contiennent le nom de l’auteur, une description plus ou moins détaillée du contenu, ainsi que l’indication de la matière, à l’exception d’un seul codex, avec la formule « καὶ ἐνε το χαρτί » accompagnée d’un qualificatif : on y trouve seize manuscrits en papier oriental (« βιββάκινο» / « κόλλες βιββάκινες»), un manuscrit en papier soyeux (« κόλλες μεταξωτές»), terme original pour désigner vraisemblablement le papier occidental, et six manuscrits en parchemin («βιβράϊνο»). On notera l’usage de l’adjectif βιββάκινος, déformation de la forme tardive de l’adjectif βαμβύκινος pour désigner le papier oriental (ATSALOS, 2004, p. 36, 111), ainsi que l’emploi du nom d’origine italienne κόλλα, qui signifie la feuille (KRIARAS, Λεξικό, Hʹ, p. 232, s.v. κόλλα). On y trouve également cinq manuscrits en papier illustrés ou décorés, qui ferment la liste : l’usage de l’adjectif φιγουράδος, encore un emprunt linguistique de l’italien, est caractéristique des catalogues tardifs (ATSALOS, 2004, p. 111). Le contenu de livres cités varie. On discerne un intérêt pour l’histoire (Geôrgios Gemistos : f. 16 : αʹ ; Zacharie le Scholastique : f. 17 : ιαʹ ; Ιôannês Anagnôstes : f. 17 : ιβʹ; Κônstantinos Manassês : f. 16 : ιγʹ), ainsi que pour la philosophie (Geôrges Gemistos : f. 16 : βʹ ; Geôrges Pachymère : f. 16 : γʹ ; Joseph Bryennios : f. 16 : δʹ ; Porphyre : f. 17 : ιζʹ). Une place importante est accordée à la littérature théologique : on trouve une œuvre d’Augustin traduite par Dêmêtrios Kydônês (f. 17v : ιστʹ), des actes de conciles (f. 16v : εʹ), des écrits apocryphes (f. 16v : στʹ-ζʹ), un écrit de Neilos (f. 17v : ιδʹ), ainsi que le recueil nommé Thêkaras (f. 17v : ιεʹ). Les traités de grammaire ne sont pas absents (Georges le grammairien : f. 17v : ιηʹ et Moschopoulos : f. 17v : ιθʹ). Ce qui distingue cette collection des autres bibliothèques recensées dans ce recueil est la présence de romans médiévaux, qui plus est illustrés (f. 18r-v : κʹ-κδʹ). Malgré l’identification parfois aléatoire (PAPAZOGLOU, 1983, p. 151-153), leur présence est révélatrice de l’intérêt que ce genre de littérature pouvait susciter. Par ailleurs, les problèmes d’identification d’œuvres et d’auteurs ne sont pas étrangers au caractère fictif du recueil qui fourmille d’inexactitudes de ce genre.
Ταῦτά εἰσι τὰ βιβλία τοῦ ἐνδοξοτάτου ἄρχοντος κυροῦ Ἰωάννου τοῦ Σούτζου
Personne
Type | Notice | Date | Lieu | Commentaire | |
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a été commandité(e) par
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Crusius, Martin (1526 - 1607) | |||
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a été élaboré(e) par
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Zugomalas, Theodosios (1544 - 1607) |
Anna Lampadaridi (04/07/2024 15:55)
Cahal Taaffe (26/09/2024 14:27)