Collection / Collection privée / Collection privée d'un laïc  

A la mort d’Alexandre Petau, en 1672, les héritiers Petau décidèrent de poursuivre la dispersion des manuscrits en publiant un catalogue de vente. On trouve dans celui-ci l’indication sommaire d’environ 300 volumes. Une vingtaine seulement furent achetés par Louis XIV. Beaucoup de ces manuscrits ne trouvèrent pas d’acquéreur. Au moyen du catalogue précédemment publié, certains furent encore mis en vente en 1698 et en 1707. En 1720, tous n'étaient pas écoulés.
C’est alors qu’entra en scène le bibliophile genevois Ami Lullin. Né en 1695 dans une famille patricienne genevoise, fils de banquier disposant d'une fortune considérable, il poursuivit des études de théologie et fut consacré au ministère en 1718. De passage à Paris en février 1720 et ayant eu vent de cette collection, il acquit les 88 manuscrits restants 4 . Nommé professeur d’histoire ecclésiastique à l’Académie de Genève en 1737, Ami Lullin fut appelé en 1742 à faire partie de la direction de la Bibliothèque de Genève. Pour marquer son entrée dans cette institution, il fit présent de trois manuscrits particulièrement précieux dont « le Roman de la rose » de Guillaume de Lorris et Jean de Meung. (Ms. fr. 178)7 Le reste de la collection entra à la Bibliothèque de Genève en 1756, à la mort d’Ami Lullin qui en avait fait don à titre posthume.
(Bibliothèque de Genève. Catalogue des manuscrits français, p. 4-5)  

Collection d'Ami Lullin