LIVRE (EXEMPLAIRE)
Paris, Bibliothèque nationale de France, Manuscrits, lat. 10525
"Paris, Bibliothèque nationale de France, Manuscrits, lat. 10525" dans la base Bibale (permalink : https://bibale.irht.cnrs.fr/53355). Consultation du 23/11/2024.
Psautier à l'usage de la Sainte Chapelle dit "Psautier de saint Louis"
1270 - 1274
Leroquais (Psautiers, II, p. 103) data l’exécution du psautier entre 1253, date de la canonisation de saint Pierre de Vérone (29 avril), et 1270 (mort de saint Louis). En 1970, Marcel Thomas (Scènes de l’Ancien Testament…, p. 13) en fixa le terminus a quo à l’année 1258, année du mariage d’Isabelle de France avec Thibaud V de Champagne, roi de Navarre, dont les armes figurent dans les bouts-de-ligne du manuscrit. Divers éléments du calendrier (obit de Philippe Auguste, grand-père de saint Louis, le 14 juillet, de son père Louis VIII le 8 novembre, de Blanche de Castille le 27 novembre, fête de la dédicace de la Sainte-Chapelle, de la Translation de la couronne d’épines et des reliques de la Passion) sont pendant longtemps apparus comme autant de preuves de l’appartenance du manuscrit à Louis IX.
Patricia Stirnemann (« Le Psautier dit de saint Louis », dans Der Psalter Ludwigs des Heiligen…, p. 37) a proposé que ce psautier fut exécuté à l’occasion du mariage de Philippe III et de Marie de Brabant, en 1274. Le calendrier est celui de la Sainte-Chapelle, lieu de couronnement. L’iconographie, notamment la scène de Bethsabée (f. 85v), s’accorde avec un cycle destiné à la princesse. Les armoiries de Champagne évoquent, en réalité, la réunion de la Champagne au domaine royal par les fiançailles du futur Philippe le Bel avec Jeanne de Champagne en 1274.
Patricia Stirnemann (« Le Psautier dit de saint Louis », dans Der Psalter Ludwigs des Heiligen…, p. 37) a proposé que ce psautier fut exécuté à l’occasion du mariage de Philippe III et de Marie de Brabant, en 1274. Le calendrier est celui de la Sainte-Chapelle, lieu de couronnement. L’iconographie, notamment la scène de Bethsabée (f. 85v), s’accorde avec un cycle destiné à la princesse. Les armoiries de Champagne évoquent, en réalité, la réunion de la Champagne au domaine royal par les fiançailles du futur Philippe le Bel avec Jeanne de Champagne en 1274.
Le manuscrit resta dans les collections royales. Sous Charles V, il était conservé au château de Vincennes dans la chambre du roi, avec ses manuscrits les plus précieux. Il est mentionné dans l’inventaire de la librairie rédigé en 1380 : « Ung psaultier mendre, qui fut aussi monseigneur saint Loys, tres bien escript et noblement enluminé, et a grant quantité d’ystoires au commancement dudit livre, et se commance ou second fueillet : vas figuli ; ouquel a deux petiz fermoirs d’or plaz, l’un esmaillé de France et l’autre d’Evreux ; a une pippe ou il a ung tres gros ballay et quatre tres grosse sperles. En la chambre du roy a Vincennes » (inv. G: BnF., Français 2705, f. 282, n° 3304, cité par Delisle, Recherches…, II, p. 11, n° 47).
Il est, de même, répertorié dans l'inventaire de 1391 : même description (BnF, ms; Français 21445, f. 105v-106).
L’incipit du deuxième feuillet peut être repéré à la première ligne du f. 87 : « vas figuli [confringes eos…] » (Ps. II, 9).
De même que le Bréviaire de Belleville (BnF, ms. Latin 10483-10484), le manuscrit entra dans les collections de Marie de France, religieuse au couvent de Poissy à partir de 1397. Il ne figure plus, en effet, dans les inventaires des ouvrages conservés à Vincennes dressés en 1400 (BnF, ms. Français 21446), 1413 (BnF, ms. Français 21444) et 1418 (Arch. nat, KK 39).
Selon Margareth Naughton, il correspondrait au psautier emprunté par Charlotte de Savoie (Naughton1995, p.126): "Un sautier ystorié, couvert de satin figuré vert et roge, a deux fermouers, appelé le sautier saint Loys, leque ladicte dame avoit emprunté de la dame de Poissy, et estoit son intencion de luy rendre, lequel sera baillé es mains de madame de Beaujeu pour le rendre" (Delisle, Cabinet des manuscrits..., I, 1868, p. 91, cité par Naughton, 1995, II, p. 126)
On perd la trace du manuscrit jusqu'au début du XIXe siècle. Selon le bibliographe anglais Dibdin, qui écrivait vers 1818, le manuscrit, sorti du couvent quelque vingt-cinq ans auparavant, fut acquis par un libraire français du nom de Chardin
et vendu au comte Alexis Golovkin : l’ouvrage est répertorié dans le catalogue de sa bibliothèque rédigé en 1798 : « Le Pseautier de st. Louis, pet. In-4, étoffe d’argent recouvert en velours cramoisi » (Catalogue des livres de la bibliothèque du cte Alexis de Golowkin, n° 659 (Picturing Kingship…, p. 248, n. 24).
Golowkin s’était dessaisi du manuscrit en 1811, car le volume n’est pas cité dans le second catalogue de sa bibliothèque établi à cette date : cf. Catalogue des livres du cte A. G, Moscow, 1811, cité par Stahl, Picturing Kingship…, p. 249, n. 28). Selon Stahl, il faisait, à cette date, partie des collections du prince Mikhail Petrovitch Golizyn, écuyer d’Alexandre Ier de Russie : cf. Notice de manuscrits, livres rares et ouvrages sur les sciences, beaux-arts etc., tirée du cabinet de Son Excellence le prince M. Galitzine, Moscou, 1816 : « Manuscrit sur vélin, écrit en lettres gothiques, contennant 78 miniatures qui représentent une partie de l’histoire de l’Ancien Testament ; la première est l’offrande de prémices par Cain et Abel ; et la dernière le sacrifice de l’agnel par Samuel ; il s’y trouva un Almanach et un Pseautier écrit en lettres gothiques à longues lignes ; les tournures sont en or et couleur ; la couverture est de satin broché or et verte, le tout est enveloppé dans du velours cramoisi » (Stahl, ibid., p. 249, n. 29 et 30).
En août 1818, par l’entremise du comte de Noailles, ambassadeur de France à Saint-Pétersbourg, il fut remis par le prince Golizyn à la Bibliothèque royale, comme l’indique la lettre adressée à Joseph-Bon Dacier, conservateur des manuscrits de la Bibliothèque royale, insérée entre la 3e et la 4e garde : « Paris, le 29 août 1818. Monsieur, le Psautier de saint Louis était dans la bibliothèque du prince Michel, l’un des frères de l’empereur de Russie (sic). S. M. l’a offert au roi de France. S.M. le donne à sa bibliothèque, et je vous transmets ce livre précieux pour être déposé parmi les richesses de ce genre, dont la conservation est confiée à vos soins… ».
Le volume reçut une cote du Supplément latin, fonds constitué vers 1820 pour les manuscrits latins acquis après 1744 (date de parution du Catalogus codicum manuscriptorum Bibliothecae regiae ) : cf. Catalogue général des manuscrits latins, nos 8823-8921, Paris, 1997, Introduction, p. IX-XII.
Il est, de même, répertorié dans l'inventaire de 1391 : même description (BnF, ms; Français 21445, f. 105v-106).
L’incipit du deuxième feuillet peut être repéré à la première ligne du f. 87 : « vas figuli [confringes eos…] » (Ps. II, 9).
De même que le Bréviaire de Belleville (BnF, ms. Latin 10483-10484), le manuscrit entra dans les collections de Marie de France, religieuse au couvent de Poissy à partir de 1397. Il ne figure plus, en effet, dans les inventaires des ouvrages conservés à Vincennes dressés en 1400 (BnF, ms. Français 21446), 1413 (BnF, ms. Français 21444) et 1418 (Arch. nat, KK 39).
Selon Margareth Naughton, il correspondrait au psautier emprunté par Charlotte de Savoie (Naughton1995, p.126): "Un sautier ystorié, couvert de satin figuré vert et roge, a deux fermouers, appelé le sautier saint Loys, leque ladicte dame avoit emprunté de la dame de Poissy, et estoit son intencion de luy rendre, lequel sera baillé es mains de madame de Beaujeu pour le rendre" (Delisle, Cabinet des manuscrits..., I, 1868, p. 91, cité par Naughton, 1995, II, p. 126)
On perd la trace du manuscrit jusqu'au début du XIXe siècle. Selon le bibliographe anglais Dibdin, qui écrivait vers 1818, le manuscrit, sorti du couvent quelque vingt-cinq ans auparavant, fut acquis par un libraire français du nom de Chardin
et vendu au comte Alexis Golovkin : l’ouvrage est répertorié dans le catalogue de sa bibliothèque rédigé en 1798 : « Le Pseautier de st. Louis, pet. In-4, étoffe d’argent recouvert en velours cramoisi » (Catalogue des livres de la bibliothèque du cte Alexis de Golowkin, n° 659 (Picturing Kingship…, p. 248, n. 24).
Golowkin s’était dessaisi du manuscrit en 1811, car le volume n’est pas cité dans le second catalogue de sa bibliothèque établi à cette date : cf. Catalogue des livres du cte A. G, Moscow, 1811, cité par Stahl, Picturing Kingship…, p. 249, n. 28). Selon Stahl, il faisait, à cette date, partie des collections du prince Mikhail Petrovitch Golizyn, écuyer d’Alexandre Ier de Russie : cf. Notice de manuscrits, livres rares et ouvrages sur les sciences, beaux-arts etc., tirée du cabinet de Son Excellence le prince M. Galitzine, Moscou, 1816 : « Manuscrit sur vélin, écrit en lettres gothiques, contennant 78 miniatures qui représentent une partie de l’histoire de l’Ancien Testament ; la première est l’offrande de prémices par Cain et Abel ; et la dernière le sacrifice de l’agnel par Samuel ; il s’y trouva un Almanach et un Pseautier écrit en lettres gothiques à longues lignes ; les tournures sont en or et couleur ; la couverture est de satin broché or et verte, le tout est enveloppé dans du velours cramoisi » (Stahl, ibid., p. 249, n. 29 et 30).
En août 1818, par l’entremise du comte de Noailles, ambassadeur de France à Saint-Pétersbourg, il fut remis par le prince Golizyn à la Bibliothèque royale, comme l’indique la lettre adressée à Joseph-Bon Dacier, conservateur des manuscrits de la Bibliothèque royale, insérée entre la 3e et la 4e garde : « Paris, le 29 août 1818. Monsieur, le Psautier de saint Louis était dans la bibliothèque du prince Michel, l’un des frères de l’empereur de Russie (sic). S. M. l’a offert au roi de France. S.M. le donne à sa bibliothèque, et je vous transmets ce livre précieux pour être déposé parmi les richesses de ce genre, dont la conservation est confiée à vos soins… ».
Le volume reçut une cote du Supplément latin, fonds constitué vers 1820 pour les manuscrits latins acquis après 1744 (date de parution du Catalogus codicum manuscriptorum Bibliothecae regiae ) : cf. Catalogue général des manuscrits latins, nos 8823-8921, Paris, 1997, Introduction, p. IX-XII.
Marcel Thomas et Patricia Stirnemann, Der Psalter Ludwigs des Heiligen: Ms. lat. 10525 der Bibliothèque nationale de France, Adeva, coll. « Glanzlichter der Buchkunst » (no 20), 2011
Personne
Type | Notice | Date | Lieu | Commentaire | |
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a été commandité par
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Louis IX, roi de France (saint, 1214-1270) |
Ce psautier a tout l'air d'être une comm[...]
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a été donné par
|
Charles VI, roi de France (1368-1422) | 1400 |
à sa fille Marie de France
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a été donné par
|
Jeanne d'Évreux, reine de France (v.1310-1371) | 1369 |
à Charles V
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|
a été donné à
|
Charles V, roi de France (1338-1380) | 1369 |
par Jeanne d’Évreux, reine de France
|
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|
a été donné à
|
Louis XVIII, roi de France (1755-1824) | 1818 | ||
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a été donné à
|
Marie de France (1393-1438) | 1400 |
par son père Charles VI
|
Collection
Type | Notice | Date | Lieu | Commentaire | |
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fait partie de
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Bibliothèque de Louis IX de France (+ 1270) | ||||
fait partie de
|
Bibliothèque des dominicaines de la Prieuré Saint-Louis de Poissy | 1438 - ca 1792 | |||
fait partie de
|
Bibliothèque des rois Charles V et Charles VI | 1369 - 1400 | |||
fait partie de
|
Bibliothèque du roi (Bibliothèque royale de France) | ||||
fait partie de
|
Collection d'Alexis de Golowkin | avant 1798 - avant 1811 | |||
fait partie de
|
Collection de Charles Chardin (+1826) | ca 1792 - ca 1795 |
Selon le bibliographe anglais Dibdin, qu[...]
|
||
fait partie de
|
Collection de Marie de France (+ 1438) | 1400 - 1438 | |||
fait partie de
|
Collection de Mikhail Petrovitch Golizyn (début 19e s.) | ca 1811 - 1818 |
Provenance
Hanno Wijsman (07/07/2020 16:01)
Hanno Wijsman (07/07/2020 17:32)