SOURCE

Inventaire: Rhaidestos, Métropole - 16e s.

 
"Inventaire: Rhaidestos, Métropole - 16e s." dans la base Bibale (permalink : https://bibale.irht.cnrs.fr/111348). Consultation du 21/11/2024.
Enumération / Inventaire  
Ταῦτα τὰ κάτωθεν βιβλία εἰσὶν ἐν τῷ Ῥαιδεστῷ / Θεμιστίου εἰς τὴν φιλοσοφίαν  
L'inventaire se trouve dans le ms.: Wien, Österreichische Nationalbibliothek hist. gr. 98, ff. 51-54v. L’inventaire occupe les ff. 51-54v d’un codex en papier de la seconde moitié du 16e s., dont la datation ne fait cependant pas l’unanimité parmi les chercheurs. Dans son catalogue des manuscrits de la Bibliothèque Nationale de Vienne, Herbert Hunger se contente de dater le manuscrit de la seconde moitié du 16e s. (HUNGER, 1961, p. 107). Geôrgios Papazoglou propose, quant à lui, une fourchette de 1565 à 1575 (PAPAZOGLOU, 1983, p. 70-72) et Giuseppe De Gregorio fait remonter la datation entre 1562 et 1564 (DE GREGORIO, 1996, p. 234-237) ; récemment, cette datation a été contestée par Marc. D. Lauxtermann, qui a proposé la période de 1565 à 1571 (LAUXTERMANN, 2013, p. 277). Il en va de même pour l’identification du copiste : le manuscrit est aujourd’hui reconnu, presque à l’unanimité comme provenant, dans son intégralité, de la main d’Ioannês Malaxos (RGK I, 170 ; RGK II, 226 ; RGK III, 282) (DE GREGORIO, 1996, p. 233-234 ; LAUXTERMANN, 2013, p. 277 (selon PAPAZOGLOU, 1983, p. 74, néanmoins, Manuel Malaxos n’en aurait copié qu’une partie). Le codex commence par un bref traité anonyme sur les antiquités de Constantinople, suivi de huit catalogues de bibliothèques en grec et d’un dernier rédigé en latin et copié par une main du 18e s. (HUNGER, 1961, p. 107).
L’inventaire de la bibliothèque de Rhaidestos est précédé d’un catalogue de la bibliothèque privée de Michel Cantacuzène (ff. 43v-50 : Ταῦτα εἰσὶ τὰ βιβλία τοῦ ἐνδοξοτάτου ἄρχοντος κυροῦ Μιχαὴλ τοῦ Καντακουζηνοῦ) et suivi du catalogue latin.
Bien que PAPADOPOULOS-KERAMEUS, 1886, p. 5, prête foi à ce recensement de livres de Rhaidestos, le caractère fictif du recueil, hormis quelques éléments véridiques, est généralement admis depuis que Krumbacher l’a dénoncé comme « eine absichtliche Fälschung » (KRUMBACHER, 1897, p. 509) ; en fait, il s’agit d’une série de faux inventaires visant à véhiculer l’image d’une Constantinople où l’on trouverait encore au 16e s. une masse considérable de livres. (LAUXTERMANN, 2013, p. 281). La phrase καὶ ἄλλα πολλὰ εἰσιν βιβλία, πολλά-πολλά (PAPAZOGLOU, 1983, p. 409) qui clôt l’inventaire illustre bien cette fonction.
On dénombre 176 livres censés se trouver dans la bibliothèque de Rhaidestos dans la seconde moitié du 16e s. Les volumes sont qualifiés de de βιβλία et leur description est particulièrement sobre, se bornant à un titre abrégé qui n’inclut pas toujours le nom de l’auteur. Cette impression d’un travail peu soigné qui aurait été exécuté à la hâte distingue le présent inventaire des autres listes transmises par le même codex (PAPAZOGLOU, 1983, p. 74 ; LAUXTERMANN, 2013, p. 276). Son écriture hâtive a même incité PAPAZOGLOU, 1983, p. 74 à l’attribuer à la main de Manuel Malaxos, qui serait également le rédacteur de l’inventaire. À l’encontre de cette thèse, DE GREGORIO, 1996, p. 233-234, a reconnu la main d’Iôannês Malaxos dans l’ensemble du codex. L’absence de cet inventaire dans la première traduction latine du recueil, qui vit le jour entre 1575-1578 (LAUXTERMANN, 2013, p. 272), établit sans doute un terminus ante quem pour sa rédaction, d’après PAPAZOGLOU, 1983, p. 79.
Les livres sont cités sans ordre apparent et couvrent un éventail thématique large ; on y trouve des œuvres de la littérature profane et de l’Antiquité comme de la période byzantine, parmi lesquelles certaines retiennent particulièrement l’attention à cause de leur rareté ou de leur identification aléatoire. On se bornera aux entrées suivantes : κωμωδίαι Μενάνδρου (f. 51) ; Ἀριστοτέλους εἰς μῆνιν καὶ εἰς μηνίδα (f. 51) (FOERSTER, 1877, p. 29 ; PAPAZOGLOU, 1983, p. 196) ; Ἀριστοτέλους βιβλίον εἰς δωριεῖς (f. 51) (PAPAZOGLOU, 1983, p. 196-197) ; ἐξήγησις Ἀκύλα εἰς τὸ ψαλτήριον (f. 52v) (ibid., p. 198) ; Ἰωάννου τοῦ Σιναϊτου τοῦ κυδωνιάτου, φιλοσοφικόν (f. 52v) (ibid., p. 198-199) ; βιβλίον τοῦ ὡροσκόπου (f. 52v) (ibid., p. 199) ; Μαξίμου ὀνειροπόλος (f. 53) (ibid., p. 199) ; ἱστορία Φιλοχόρου(f. 53v) (ibid., p. 200) ; Ἀνδροτίου βιβλίον (f. 53v) (ibid., p. 200) ; Ἡγησίππου ἱστόρια (f. 54) (ibid., p. 200-201) ; ἱστορικὸν Βημαρχίου περὶ βίου τοῦ Μεγάλου Κωνσταντίνου (f. 54) (ibid., p. 201) ; ἱστορικὸν Ἐφόρου τοῦ φιλοσόφου (f. 54) (ibid., p. 201) ; τοῦ σοφωτάτου Οὔταρος φυσιολόγημα (f. 54) (ibid., p. 201) ; ἱστορία Θεοφίλου πρὸς Κωνσταντῖνον τὸν Μέγαν (f. 54) (ibid., p. 201) ; ἱστορικὸν Θεοπόμπου (f. 54) (ibid., p. 201) ; ἱστορία Εὐναπίου (f. 54) (ibid., p. 201) ; Μαγνεντίου μητροπολίτου ἐξήγησις εἰς τὴν φιλοσοφίαν (f. 54v) (ibid., p. 202) ; ἱστορία παλαιφάτου (f. 54v) (ibid., p. 202). De nombreuses œuvres mentionnées n’étaient déjà plus intégralement conserves au 16e s., ce qui corrobore le caractère fictif de la liste : on y trouve, par exemple, les comédies de Ménandre, ainsi que les Histoires d’Eunape, de Philochôros et d’Ephore. Cette accumulation d’œuvres perdues ou transmises de façon fragmentaire vise à nourrir l’imaginaire et à étayer l’image d’une bibliothèque richissime, répondant aux intérêts des humanistes (PAPAZOGLOU, 1983, p. 161-162 ; LAUXTERMANN, 2013, p. 278-279).
Dans son compte-rendu de l’ouvrage de Przychocki sur la tradition de Ménandre (PRZYCHOCKI, 1938), Maas fut le premier à signaler les affinités du présent inventaire avec celui dressé par un « grammairien » (τάδε ἑξῆς βιβλία ἐκ τοῦ καταλόγου παρὰ τοῦ γραμματικοῦ κατασκευασμένου), qui se trouve aux ff. 19v-36v du même codex (MAAS, 1938, p. 140-411). Papazoglou a bien montré que les deux listes se recoupent de façon substantielle (PAPAZOGLOU, 1983, p. 161-178), ce qui confirme le sentiment qu’elles ont été produites afin de promouvoir l’image d’une capitale riche en livres. Ce rapprochement porte souvent sur les entrées « suspectes » de l’inventaire de Rhaidestos, comme par exemple les comédies de Ménandre, que le γραμματικός recense toutes, vingt-quatre au total (τοῦ Μενάνδρου τὰς κωμῳδίας ὅλας τὰς εἰκοσιτέσσαράς, f. 19v).  
grec    
métropole    
Malaxos    
Zygomalas    
Asie Mineure    
   

   
   

Personne

Type Notice Date Lieu Commentaire

a été commandité(e) par
Crusius, Martin (1526 - 1607)

a été élaboré(e) par
Zugomalas, Theodosios (1544 - 1607)
  
Anna Lampadaridi (04/07/2024 15:55)
Cahal Taaffe (26/09/2024 14:17)