SOURCE
Inventaire: Latros, Monastère de Saint-Paul - 14e s.
"Inventaire: Latros, Monastère de Saint-Paul - 14e s." dans la base Bibale (permalink : https://bibale.irht.cnrs.fr/111315). Consultation du 23/11/2024.
1300 - 1399
14e s.
Ευρίσκονται με(σα) εις την εκκλησίαν μου βιβλήα οσα θέλω γράψην
L'inventaire se trouve dans le ms.: Jerusalem, Patriarchikê Bibliothêkê Timiou Staurou 100, f. 57. La liste se trouve sur le f. 57 d'un codex en parchemin datable du 13e s. (KOTZABASSI, 2004, p. 162) ou de la fin du 12e-debut du 13e s. (PAPADOPOULOS-KERAMEUS, III, 1963², p. 159), qui contient des acolouthies. On y discerne deux mains différentes, dont la première (ff. 1-56v) est celle de Joseph (Ἰωσὴφ μονότροπος), moine du monastère de Saint-Paul de Latros (f. 1 ; 56v). Les ff. 57v-58v sont blancs et la seconde main commence au f. 59. La note contenant la liste fut donc écrite ultérieurement (au 14e s. selon KOTZABASSI, 2004, p. 162), juste après la partie attribuée à [[https://bibale.irht.cnrs.fr/101092|Joseph de Latros, sur le premier folio initialement vierge. Une note collée sur le verso de la page de garde nous informe que le codex fut transféré de la bibliothèque de la laure de Saint-Sabas dans le fonds Timiou Staurou le 9 août 1858. Son passage du monastère de Saint-Paul à la laure de Saint-Sabas ne peut pas être daté avec certitude. Le ms. en question n'est pas le seul à avoir été transféré du Latros à Jérusalem. Un autre ms. qui était passé par le monastère de Saint-Paul Latros (Jerusalem, Patriarchikê Bibliothêkê, Hagiou Saba 364, f. 205v : note datable du13e s., d'après PAPADOPOULOS-KERAMEUS, II, 1963², p. 480), se trouvait dans un monastère ou une église de Jérusalem au plus tôt au 15e s. (notes aux ff. 205 et 205v, d'après PAPADOPOULOS-KERAMEUS, II, 1963², p. 480; KOTZABASSI, 2004, p. 162). Si les deux mss. ont suivi le même chemin, ce qui reste de l'ordre de l'hypothèse, la liste a de bonnes chances de remonter à l'époque où le codex se trouvait encore au Latros et pourrait refléter l’état de la collection de livres en usage dans l’église du monastère.
Une main anonyme datable du 14e s. recense une trentaine de livres, des βιβλήα, tous de contenu liturgique, qui se trouvent dans son église (εις την εκκλησίαν μου) ; celle-ci ne peut pas être identifiée, mais doit sans doute être rattachée à l'un des deux monastères par lesquels le codex est passé, plus probablement à celui de Saint-Paul de Latros. Parmi les codices décrits, deux sont en parchemin (βεβράηνον). L'auteur s'empresse de préciser que son église contient deux hirmologes, dont l'un est τονισμένον et l'autre ἀτόνιστον.
La description n'est pas dépourvue d'intérêt linguistique. Le diminutif σανηδόπουλα (σανιδόπουλον, τὸ de σανίς/σανίδιον, voir ATSALOS, 2004, p. 209), employé pour désigner les ais de bois de l'un des livres, n'est pas attesté par ailleurs. L'un des codices en parchemin est revêtu/relié (έντιμένον) avec du βαρζερὸν/ς (με βαρζερὸν) ; ce terme, lié à la couvrure du manuscrit, comme l'usage du participe έ
ἐντιμένον l'atteste (ibid., p. 195, n. 20), est également un hapax. On devrait sans doute le rapprocher de βαρζὶν (TRAPP, Lexikon zur byzantinischen Gräzität, II, p. 265, s.v. βαρζὶν, τὸ), une plante tinctoriale de couleur jaune (memecylon tinctorum) utilisée par les parfumeurs et les teinturiers (Livre de l'éparque, 10. 1 : éd. KODER, p. 33, voir aussi CASEAU-KAPLAN, 2007, p. 99, n. 5).
Une main anonyme datable du 14e s. recense une trentaine de livres, des βιβλήα, tous de contenu liturgique, qui se trouvent dans son église (εις την εκκλησίαν μου) ; celle-ci ne peut pas être identifiée, mais doit sans doute être rattachée à l'un des deux monastères par lesquels le codex est passé, plus probablement à celui de Saint-Paul de Latros. Parmi les codices décrits, deux sont en parchemin (βεβράηνον). L'auteur s'empresse de préciser que son église contient deux hirmologes, dont l'un est τονισμένον et l'autre ἀτόνιστον.
La description n'est pas dépourvue d'intérêt linguistique. Le diminutif σανηδόπουλα (σανιδόπουλον, τὸ de σανίς/σανίδιον, voir ATSALOS, 2004, p. 209), employé pour désigner les ais de bois de l'un des livres, n'est pas attesté par ailleurs. L'un des codices en parchemin est revêtu/relié (έντιμένον) avec du βαρζερὸν/ς (με βαρζερὸν) ; ce terme, lié à la couvrure du manuscrit, comme l'usage du participe έ
ἐντιμένον l'atteste (ibid., p. 195, n. 20), est également un hapax. On devrait sans doute le rapprocher de βαρζὶν (TRAPP, Lexikon zur byzantinischen Gräzität, II, p. 265, s.v. βαρζὶν, τὸ), une plante tinctoriale de couleur jaune (memecylon tinctorum) utilisée par les parfumeurs et les teinturiers (Livre de l'éparque, 10. 1 : éd. KODER, p. 33, voir aussi CASEAU-KAPLAN, 2007, p. 99, n. 5).
S. Kotzabassi, Βυζαντινά χειρόγραφα από τα Μοναστήρια της Μικράς Ασίας, Athēna, Έφεσος, 2004, p. 162 (source : éditions)
Anna Lampadaridi (04/07/2024 15:55)
Cahal Taaffe (26/09/2024 14:12)