Les provenances de la bibliothèque du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM)

Au moment de sa création par décret de la Convention nationale le 19 vendémiaire an III (10 octobre 1794), le Conservatoire national des arts et métiers prévoit la nécessité de se doter d'une bibliothèque : "Il sera formé à Paris [...] un dépôt de machines, modèles, outils, dessins, descriptions et livres dans tous les genres d'arts et métiers".

L'abbé Grégoire, accompagné du premier bibliothécaire du Conservatoire, Gruvel, se rend dans les dépôts littéraires conservant plus d'un million de volumes saisis pendant la Révolution et ayant appartenu aux communautés religieuses ou à la noblesse exilée. Tous les dépôts littéraires parisiens seront visités par les deux hommes : Louis-la-Culture, Cordeliers, Enfants-de-la-Patrie, Capucins, etc. ; et même certains dépôts franciliens tel que le dépôt littéraire de Versailles dans lequel ils prélèvent plusieurs ouvrages de provenance royale.
C'est là que les deux hommes vont patiemment sélectionner un par un les volumes qu'ils estiment pouvoir les aider dans la grande idée de l'abbé Grégoire, exprimée dans le Rapport sur l’établissement d’un Conservatoire des Arts et Métiers du 8 vendémiaire an III : "éclairer l'ignorance qui ne connaît pas et la pauvreté qui n'a pas les moyens de connaître".