Les provenances de la Bibliothèque Sainte-Geneviève, Paris

La Bibliothèque Sainte-Geneviève, une des grande bibliothèques parisiennes, se base sur la droite continuation de la bibliothèque de l'abbaye bénédictine médiévale de Sainte-Geneviève. Dès le 17e siècle, Louis XIII confie au cardinal François de La Rochefoucauld la reprise en main de l’abbaye. Le prélat réforme l’abbaye et la place sous l’autorité de Sainte-Geneviève de Paris la nouvelle Congrégation des Augustins de France, qui fédère l’ensemble des communautés de l’ordre. Il amorce aussi, en 1624, la résurrection de la bibliothèque abbatiale par le don de 600 volumes issus de ses propres collections, premier noyau de l’actuelle bibliothèque Sainte-Geneviève. En 1710, les 16 000 volumes légués par Charles-Maurice Le Tellier, archevêque de Reims et fils du ministre de Louis XIV, constituent l’enrichissement le plus considérable de la bibliothèque sous l’Ancien Régime.

La tourmente révolutionnaire épargne les collections de la bibliothèque nationalisée. Alexandre-Gui Pingré, chanoine bibliothécaire, astronome, voyageur et écrivain, présente un catalogue bien tenu et son charisme, fascinant les commissaires du peuple, évite la dispersion. En 1838 est décidée la construction d’un nouvel édifice indépendant destiné à accueillir les collections et leur public. L’architecte Henri Labrouste s’en voit confier la réalisation.

La bibliothèque Sainte-Geneviève est aujourd’hui un établissement d’État au double statut interuniversitaire et public, accessible à toute personne de plus de 18 ans ou titulaire du baccalauréat. Elle est administrativement rattachée à l’université Sorbonne Nouvelle – Paris 3. Pluridisciplinaires, ses collections comptent environ deux millions de documents répartis en trois fonds : la Réserve pour les fonds anciens, rares ou précieux, le Fonds général pour les documents publiés depuis 1810, et la Bibliothèque nordique proposant le plus riche fonds fenno-scandinave d’Europe (hors pays scandinaves).